TOBIASSE, Du trait à la matière, une exposition du 26 juin au 19 septembre 2021

A la pointe du crayon ou de la brosse, du plus petit dessin aux sculptures monumentales en bronze, le trait pur, libre est à l’essence même de la création de Tobiasse. Un trait que l’on retrouve au cours de toutes les périodes de toutes les techniques. Le trait était avant tout une manière d’écrire. Il disait « Je ne dis pas que je dessine mais que j’écris un dessin ». Il dessinait sur tout depuis toujours. Sur les vélos, les frigos, les voitures… C’était pour lui une seconde nature. Essentiel.

L’expression du trait dans sa totale liberté lui permettait d’aller au-delà de la réalité académique, du réalisme. La démesure, les corps volumineux et la disproportion révélaient l’exubérance de son imaginaire. C’était ainsi que la représentation de la femme symbolisait surtout la mère amante pleine de désirs et d’excentricité. Une femme profondément libre et assumant pleinement sa féminité. Ce thème a traversé toutes les périodes de son œuvre.

Le dessin c’était avant tout « la symphonie autour de laquelle s’installe l’orchestre des couleurs ». Des couleurs et une lumière de la matière qui sont venues s’accrocher au trait après la révélation qu’il eue en voyant les tableaux de Rembrandt au Rijksmuseum à Amsterdam dans les années 60. Il y découvre alors le mystère des jus et des glacis.

C’est un voyage ensuite au Mexique dans les années 80, dans les sites archéologiques du Yucatan, qui lui inspire ses grandes gravures au carborundum aux couleurs vibrantes, où le papier devient lui-même matière sculptée. Il explore, accroche la matière, fait vibrer les couleurs. Puis c’est l’apparition de deux grands panneaux de bois découpé dessinés largement au pastel qui marquent une étape importante en 1988, Sur les rives de Babylone et Huit Lumières pour des temps magiques. Une expression libre qui le mène sur le chemin des Totems de l’art brut précolombien. Son trait s’émancipe, sort du plan pour se déployer dans l’espace. C’est ainsi que la sculpture Les Musiciens apparaît en 1988.

Le trait, on le trouve aussi dans Les Carnets de Saint- Paul de Vence, écrits, peints, griffonnés entre 1993 et 2001. Véritable journal d’intimité créatrice, ils ont jailli en vrac, en vagues et se sont transformés en matière d’exultations et de création.
L’exposition «Du trait à la matière» dévoile une facette plus personnelle de son parcours. Elle met en regard des dessins à la mine de plomb, des sculptures en bronze, des céramiques, des gravures au carborundum. Autant d’œuvres, autant de techniques qui révèlent toutes une expression commune, celle du trait de Tobiasse.

Espace Culturel Les Arcades, 18 Boulevard d’Aguillon 06600 Antibes

Port Vauban, à ciel ouvert